Est-ce que c’est légal ?

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Découpage blanc

Vous êtes là, tranquille, café tiède à la main, brief client sous les yeux, idée lumineuse qui clignote dans le fond du cerveau. Une opération de com’ qui claque. Qui va faire parler. Toucher juste. Peut-être même émouvoir un peu.

Et puis, au moment de cliquer sur “envoyer” ou de briefer la créa… une voix dans votre tête, pas très forte mais bien placée, murmure : « Et sinon… c’est légal, ça ? »

(Elle a souvent la voix de votre collègue juriste, ou de votre instinct de survie. Selon les jours.)

La loi, cette colocataire silencieuse

Parce qu’on l’oublie parfois, mais chaque campagne – aussi inspirée soit-elle – vit dans un cadre. Un vrai. Écrit noir sur blanc, avec des articles, des alinéas, des acronymes parfois un peu secs (bonjour la loi Sapin, la loi Evin le RGPD ou l’ARPP ). Et même si la créativité a besoin d’air, elle a aussi besoin de balises.

Alors non, on ne va pas vous réciter le Code de la consommation ou vous faire un cours magistral. Ce n’est pas notre style. Mais si on peut éviter à vos idées brillantes de finir dans une impasse juridique, on se dit que ça vaut bien quelques lignes.

Petit tour de piste (légal mais vivant)

  1. La publicité mensongère, c’est non.
    Oui, même si c’est drôle. Même si “c’est pour rigoler”. La loi (article L121-1 du Code de la conso) exige des messages honnêtes, clairs, et qui n’endorment pas le bon sens du consommateur.
  2. Le “sponsorisé”, on l’assume.
    Un partenariat ? Une collaboration rémunérée avec un influenceur ? Hop, mention explicite. Pas en tout petit. Pas cachée derrière un emoji croissant. Juste lisible. C’est la base depuis que la DGCCRF veille sur les stories comme une maman dragon.
  3. Le digital, ce monde formidablement réglementé.
    La loi Sapin, ce n’est pas une anecdote vintage des années 90. C’est encore aujourd’hui le garde-fou contre les petits arrangements entre agences et régies. Transparence, mandat clair, factures nettes. Et sur le web, c’est encore plus vrai.
  4. La pub verte ? Oui. Le greenwashing ? Non.
    Une marque veut parler d’écologie ? Très bien. Mais il va falloir être sacrément précis. Adieu les promesses floues, les “naturellement bon” sans preuve, ou les visuels de forêts pour vendre un SUV diesel. La loi Climat veille au grain.
  5. Les visages, les voix, les gens… sont protégés.
    Droit à l’image. Consentement éclairé. Mention explicite en cas d’IA ou de retouche. Vous voyez un contenu ? Demandez-vous toujours si la personne dedans est d’accord pour être là. Et si elle l’était… hier. (Spoiler : ça change vite.)

Et nous, dans tout ça ?

Chez Madame Columbo, on adore une belle idée. Une punchline qui claque. Un storytelling bien senti. Mais on aime tout autant l’élégance d’un cadre respecté. Le confort de savoir qu’on ne joue pas avec les règles. Qu’on avance en confiance, en équipe, avec nos clients et nos publics.

C’est pas très rock’n’roll, peut-être. Mais c’est ce qui fait qu’un projet tient la route. Qu’il traverse les tempêtes. Et qu’il laisse un goût de “reviens-y”, pas de “retrait immédiat sur décision de l’ARCOM”.

Alors…

La prochaine fois que cette petite voix revient, qu’elle vous susurre “et sinon, c’est légal ?”, ne l’ignorez pas. Offrez-lui un café. Prenez cinq minutes pour vérifier. Appelez-nous si besoin. On est aussi là pour ça.

Parce qu’une opération de com réussie, c’est celle qui touche sans tricherfait parler sans mentir, et surtout… laisse une belle trace. Une qu’on peut revendiquer fièrement, même plusieurs années plus tard, en mode : “Ah oui, cette campagne-là ? On l’a faite ensemble. Elle était bien ficelée. Et bien carrée.”

Parce qu’être créatif dans les clous, c’est transformer les règles en terrain de jeu.

Encore !